Les métiers de l’UGA : rencontre avec Lucie Jiraskova

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Cheffe de projet Stratégie européenne de ressources humaines pour les chercheurs (HRS4R), Lucie Jiraskova nous parle de son métier au sein de l'université.
"Pour faire ce métier, je pense qu’il faut avant tout se sentir européen et être ouvert sur le monde." Ancienne étudiante à l’Université Grenoble Alpes et originaire de la République tchèque, Lucie Jiraskova nous parle de son métier entre ressources humaines, international, monde de la recherche, valeurs humaines et européennes.

Que faisais-tu avant de travailler à l’UGA ?

J'ai travaillé au Service accueil international (ISSO) de la Communauté Université Grenoble Alpes. J'étais responsable du Pôle qui a en charge d’accueillir et d’accompagner chaque année 6 000 étudiants et chercheurs internationaux dans leurs démarches d'obtention des titres de séjour.
Nous avons également accompagné les services RH dans leurs procédures de recrutement des chercheurs étrangers (procédure spécifique pour les autorisations de travail des chercheurs étrangers) et nous avons mis en place des formations sur le droit d’entrée et de séjour des étrangers en France. Nous avons créé un partenariat avec tous les établissements de l’ESR du bassin grenoblois et aussi avec la Préfecture de l’Isère et de la Drôme.

Pourquoi as-tu choisi les ressources humaines ?

Le choix des ressources humaines relève pour moi d'une conviction personnelle. En effet, je suis convaincue que le progrès dans une institution ou une entreprise, et de manière générale, est le fruit d'un projet humain fort.
Mon expérience au sein d’ISSO, qui est labellisé Euraxess par la Commission européenne, m’a permis de me familiariser avec les démarches de la Commission européenne, notamment sur la thématique du développement de carrières. Aussi, lorsque l’université a décidé de s’engager dans le projet HRS4R, ayant une forte implication dans le réseau Euraxess, j’ai naturellement proposé ma candidature aux DRH des établissements de la nouvelle université Grenoble Alpes qui sont pleinement investis dans le projet. Intégrer la DGD RH est pour moi la meilleure manière de participer à la construction de cette nouvelle université en collaborant à la mise en œuvre d'un projet humain avec des actions très concrètes à mettre en place pour le personnel.

Parle-nous de ton métier

Sous la direction opérationnelle de DGD RH, je suis cheffe de projet HRS4R dont les porteurs politiques sont les vice-présidents RH de l’UGA et de Grenoble INP. Ce projet inter universitaire européen a pour objectif d’aider les établissements à adapter leurs politiques aux principes de la Charte européenne du chercheur et du Code de conduite de recrutement des chercheurs. La première étape de ma mission a été d’accompagner les établissements à établir un diagnostic par rapport aux attentes de la Charte et du Code. Nous travaillons actuellement à la mise en œuvre du projet grâce à des groupes de travail.

En effet, derrière cette démarche, on retrouve de grandes valeurs européennes : le soutien à la mobilité européenne, la volonté de créer un environnement de travail favorable pour les chercheurs, la non-discrimination, l’égalité femmes-hommes mais également l’accès ouvert à la science et les principes éthiques respectés. Très simplement, il s'agit du faire du lien avec les valeurs de l'université qui sont aussi celles de l'Europe. L'objectif est de les transformer en actions concrètes pour accompagner et aider les chercheurs dans leur travail au quotidien.
Toutes ces valeurs ont vraiment du sens pour moi, c’est pourquoi je souhaite mettre mes compétences aux services des établissements dans ce projet.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ce projet HRS4R à l'université ?

Pour ce projet, je joue un rôle de coordination entre les établissements de la nouvelle université Grenoble Alpes. Le principal objectif est de coordonner la mise en œuvre du projet HRS4R : méthode, calendrier, concertation avec les acteurs impliqués. Plus concrètement, nous travaillons avec les différentes directions des établissements qui composent la nouvelle université Grenoble Alpes et avec les chercheurs à l’élaboration d’un plan d’action pour s’aligner sur les principes de la Charte et du Code.

La nouvelle université Grenoble Alpes va s’engager auprès de la Commission européenne à mettre en œuvre le plan d’action dans deux ans avec une évaluation programmée tous les trois ans. C’est une démarche d’amélioration continue qui a vocation à s’intégrer durablement dans la stratégie de l’établissement. L’université obtiendra un logo qui sera une preuve visible à l’international que l’établissement est un employeur soucieux de ces principes et engagée dans une dynamique de progression constante.

Quelles sont les qualités essentielles à ton métier ?

Pour faire ce métier, je pense qu’il faut avant tout se sentir européen et être ouvert sur le monde. Aussi, il faut être capable de s’adapter à des cultures institutionnelles différentes. Des projets d’une telle ampleur me pousse à être constamment en écoute active, à être flexible et pédagogue.
Enfin, il est indispensable d’avoir une bonne connaissance des stratégies des établissements et d’être capable de les traduire en proposant des actions concrètes telles qu’elles sont attendues par les équipes dirigeantes.

Une anecdote à l’Université Grenoble Alpes…

Depuis que je travaille à l’université, tous les stéréotypes et les préjugés que j’avais en tête sont constamment remis en cause. A force d’être en contact avec des personnes étrangères, je pensais par exemple être capable de reconnaître en un coup d’œil l’origine d’une personne. Et pourtant, après 5 ans à ISSO, il m’est arrivé de prendre pour une chercheuse marocaine, une chercheuse qui arrivait en fait du Honduras. Je me méfie de mes préjugés.

Pourquoi as-tu choisi l’UGA ?

Je suis tchèque et je sais ce qu’est d’être une étrangère qui arrive dans un pays étranger, j’ai fait mes études à l’UGA. Mes années à ISSO ont ensuite été pour moi comme une évidence. Je souhaite participer à l’internationalisation de l’établissement. Aujourd’hui en travaillant sur le projet HRS4R, je trouve ainsi du sens dans mon investissement.
Publié le  15 octobre 2019
Mis à jour le  7 janvier 2022