Les métiers de l’UGA : rencontre avec Romain Tinière

Vie de l'établissement, Vie des personnels, Organisations / Vie administrative
le  6 décembre 2019
Professeur de droit public, titulaire d’une chaire Jean Monnet et responsable du master 2 Carrières juridiques européennes, Romain Tinière nous parle de son métier au sein de l’université.
"La deuxième qualité essentielle pour exercer le métier d’enseignant-chercheur est selon moi l’ouverture d’esprit. Il faut être curieux de tout et être ouvert à de nouvelles idées." Entre enseignements et activités de recherche, jurys de thèse, organisation de colloque ou responsabilités administratives, Romain Tinière nous parle de son métier.

Que faisais-tu avant de travailler à l’UGA ?

J’ai effectué mon doctorat à Montpellier où j’ai soutenu en 2006 ma thèse sur "L'office du juge communautaire des droits fondamentaux". Entre 2007 et 2010, j’ai été maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Grenoble.
J’ai ensuite obtenu l’agrégation de droit public en 2010 et je suis devenu professeur de droit public à la Faculté de droit de l’Université Grenoble Alpes.

Pourquoi as-tu choisi l’enseignement et la recherche ?

Le métier d’enseignant-chercheur me plaît pour au moins 2 raisons. D’une part parce que c’est un métier qui laisse une grande liberté et que je souhaitais pouvoir organiser mon travail sans avoir à suivre les directives d’un supérieur hiérarchique. D’autre part, les activités sont suffisamment intéressantes et variées pour ne pas se lasser sur l’ensemble de la carrière.
J’aime avoir cette possibilité de mener en parallèle des enseignements plutôt généraux et des activités de recherche qui viendront nourrir une partie de mes enseignements. L’exercice de responsabilités administratives est également un bon complément à des activités qui peuvent sembler un peu trop abstraites à la longue. Bref, c’est cet équilibre entre enseignement, recherche et administration qui me plaît peut-être le plus…

Parle-nous de ton métier au quotidien

Comme je le disais, ce métier est très varié. Je n’ai pas deux semaines qui se ressemblent à part pour mes horaires de cours… du moins durant les périodes de cours. Outre mes activités d’enseignement, je peux être amené à me déplacer pour participer à un jury de thèse, recevoir des doctorants ou des étudiants, organiser un colloque, rédiger des papiers, contacter des intervenants professionnels pour le master que je dirige. C’est donc extrêmement diversifié. Mais s’il y a bien un point commun entre tous les métiers de l’UGA, c’est que nous passons beaucoup (trop?) de temps à répondre aux mails !

Un projet qui te tient à cœur ou un projet insolite ?

En droit, ce n’est pas facile d’avoir un projet très insolite ! Quoique j’ai un projet qui peut paraître peut-être exotique pour les autres… C’est un projet financé par l’Union européenne et qui se fait dans le cadre de l’UGA. Il s’agit d’une chaire Jean Monnet : un financement qui vise à renforcer les enseignements, les connaissances et les recherches sur les éléments du droit de l’Union européenne. Je conduis plus précisément un projet sur la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, un texte qui protège les droits de l’Homme au niveau de l’Union européenne. C’est un projet financé sur 3 ans, de 2018 à 2021, dans le cadre duquel je dois mener des recherches mais dont l’objectif est surtout de faire connaître l’Union européenne et cette charte auprès des étudiants, qu’ils soient juristes ou non, et des professionnels du droit (avocats ou magistrats principalement). Dans ce cadre, j’ai proposé un cours sur l’Union européenne ouvert à tous les étudiants de l’université et proposé des formations auprès des professionnels dans le but de créer un module numérique en accès libre sur ce thème.

Les qualités essentielles à ton métier

Avant tout, la rigueur, car nous travaillons en autonomie et très souvent à la maison… du moins en droit. En effet, si nous avons bien des laboratoires et des bureaux à la Faculté de droit, nos outils de travail sont, pour l’essentiel, un ordinateur et des livres. Nous avons donc la possibilité de travailler de chez nous. Bref, le télétravail est pratiqué depuis bien longtemps par les enseignants-chercheurs en droit ! C’est une façon de travailler que je trouve très complémentaire du travail en équipe (pédagogique ou de recherche) qui est aussi notre quotidien.
La deuxième qualité essentielle pour exercer le métier d’enseignant-chercheur est selon moi l’ouverture d’esprit. Il faut être curieux de tout et être ouvert à de nouvelles idées.

Comment se fait la limite entre vie professionnelle et vie personnelle quand on travaille souvent à la maison ?

En effet, c’est une des difficultés. C’est à nous de définir cette limite. En réalité, je ne ramène pas vraiment du travail à la maison, j’ai deux lieux de travail. D’ailleurs ma bibliothèque de recherche n’est pas ici, elle est chez moi dans mon bureau. Dès que la période de cours s’achève, je peux passer 3 ou 4 jours par semaine chez moi à travailler dans mon bureau sans venir sur le campus.
Alors bien sûr, il y a le problème de l’équilibre avec la vie personnelle. Savoir s’arrêter le soir et le week-end. C’est un exercice auquel nous nous plions dès la thèse. Il faut très rapidement apprendre à poser les limites que nous devrons maintenir lorsque nous deviendrons enseignant-chercheur titulaire, particulièrement lorsque la vie personnelle devient la vie familiale ! C’est un équilibre qu’il est essentiel de préserver. Ceci étant dit, certains collègues préfèrent travailler dans les locaux de la Faculté de droit et y passent toute la semaine.

Parle-nous de ton équipe

Alors cette question d’équipe est un peu particulière. Nous n’avons pas vraiment d’équipe ou alors nous en avons plusieurs. En tant qu’enseignant-chercheur, je n’ai pas vraiment une équipe pédagogique, puisque j’interviens dans plusieurs diplômes et à plusieurs niveaux. Je participe donc à plusieurs équipes pédagogiques (entre 6 et 7 sur l’année) avec un investissement un peu plus dilué que s’il n’y en avait qu’une ou deux. Au niveau du laboratoire, nous menons beaucoup d’activités soit personnelles soit ponctuellement collectives. Nous pouvons donc également intervenir dans plusieurs cercles en même temps.

Pourquoi as-tu choisi l’UGA ?

J’ai choisi l’UGA essentiellement pour une raison géographique. Après ma thèse à Montpellier, Grenoble m’intéressait d’un point de vue géographique pour des raisons familiales et j’ai réussi à obtenir un poste à IEP de Grenoble. Une fois installés, nous nous y sommes plu et quand j’ai été nommé professeur à l’UGA (l’UPMF à l’époque), j’ai choisi de rester.
Publié le  25 novembre 2019
Mis à jour le  7 janvier 2022